Notre arrivée à Porto se fait en fin d’après-midi en ce
vendredi 12 octobre. Nous ne savons pas trop encore ou nous allons dormir. Le
trajet depuis Arcade s’est fait dans un silence presque religieux. Sur la
route, Bassem me demande de faire demi-tour et de retourner à Arcade passer du
temps avec la famille de Roberto. Je décline la proposition. Je ne sais pas si
je fais bien ou pas, mais il a déjà été assez dur de les quitter au bout de 2
jours alors j’imagine au bout de plusieurs jours. Aujourd’hui encore après plusieurs
jours passés au Portugal, je ne sais pas si j’ai pris la bonne décision, mais
en même temps j’ai dans l’idée d’avancer, de découvrir le Portugal, de vivre
d’autres expériences.
Pour la première soirée à Porto, la ville a l’air joli, le
contact avec les gens se fait moins facilement. Est-ce qu’inconsciemment c’est
de notre côté que c’est plus difficile ? La marche est haute après ce que
nous avons vécu en Espagne. Je ne sais pas.
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Le célèbre pont dans la basse ville de Porto. |
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Quand nous quittons les bord de la rivière, nous rencontrons beaucoup de rues en pentes, ou alors ces escaliers qui n'en finissent pas. |
Nous nous dirigeons vers la côte
pour passer la nuit. Nous nous garons à côté d’un camping au bord de la mer,
mais il est trop tard pour y aller. Alors nous nous endormons avec le bruit de
la mer, c’est pas mal aussi. Au réveil, nous allons nous renseigner au camping
sur les prix et la disponibilité. L’accueil se fait en français, ce qui nous
arrange, parce que le portugais est un peu moins facile à comprendre que
l’espagnol pour moi. Je ne parle pas de Bassem. Donc très bon accueil, nous
nous installons, 10 € pour 2 avec le camion l’électricité et l’eau comprise
pour une nuit. Parfait. Nous passons une bonne partie de la journée au camping, il y a
le Wi-Fi, nous consultons nos mails, les bonnes adresses, nous envoyons
quelques demande sur Couchsurfing. A Porto ils sont plus de 200 à être inscrits
sur le site, difficile de faire une demande à tous. Le soir nous sortons en
ville (40 minutes de bus). La conduite des chauffeurs est sportive et peu
importe l’étroitesse des rues, le bus fonce à toute allure, obligeant les gens
sur le trottoir à se mettre dos au mur pour laisser passer le bus. La ville
semble plus animée que la veille. Il faut dire que les personnes sortent plus
tard aussi. La veille nous étions passé dans des bars et des restos déserts, ce
soir, c’est la foule qui traine, nous entraine … en fait non, elle ne nous
entraine pas, elle ne communique pas, elle nous laisse de marbre. Bassem
regrette de plus en plus l’Espagne et notre dernière station. Je ne veux pas me
laisser aller par ce sentiment, convaincu que nous n’avons pas assez de recul
pour ce jugement.
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C'est la fête des étudiants, enveloppés dans leurs capes noires, ils parcourent la ville, jouent de la musique, boivent, un peu, ... beaucoup. |
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Une des rues animées à Porto, et toute cette foule ou nous ne nous laissons pas emporter |
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Nous ne sommes pas les seul à avoir de vieilles Citroën ici. Traduction : regardez ce que je dis, ne regardez pas ce que je fais |
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Les façades des maisons qui bordent le fleuve, pleine de couleurs, plus ou moins passées ainsi qu'ornées de faillences |
Nous décidons de rentré au camping, décidé à quitter Porto.
Nous avons reçu la nouvelle que nous allons avoir de la visite à Lisbonne.
Fanfan et Lionel débarque le 19 pour 3 jours. Cela nous ravi. Sana, qui devait
arriver le 20 à Séville, sera dans le même avion que Fanfan et Lionel. Cette
nouvelle nous fait du bien et nous savons qu’avec eux nous allons passer du bon
temps. Ils repartirons le lundi tandis que Sana continue l’aventure avec nous
pour un peu plus de 2 semaines à la découverte de l’Andalousie. En arrivant au
camping, il y a eu des arrivées, et notamment des immatriculations françaises,
c’est ainsi que nous faisons la connaissance d’Amandine et Mark. Elle est
française et lui australien avec des origines arabes de Palestine. Après être
rentré d’Australie avant l’été, ils se font un trip Espagne + Portugal. Ils
arrivent du Sud du Portugal et leur jugement sur les rencontres qu’ils ont fait
(ou plutôt les non-rencontres) ne nous rassurent pas du tout. Nous leur faisons
gouter au vin d’Arcade. Rien qu’à l’odeur, la nostalgie nous vient. Nous
échangeons bien avec eux et Bassem propose un petit déjeuner avec pain et
zaatar, ce qui ravit Mark qui connait bien ça et en tant que chef cuisto, lui
met l’eau à la bouche.
Au petit matin, tandis que les jours précédents nous avaient
bercés de soleil au petit matin, la pluie fait son apparition et nous indique
qu’il est temps de partir. Petit déjeuner dans le camion avec Amandine et Mark,
puis nous nous préparons à partir. La douche chaude est appréciable avec ce
temps. Nous nous posons toujours la question ou atterrir pour la prochaine
étape. Nous avons pris des renseignements avec Amandine et Mark mais rien ne
nous fait vraiment envie. Bassem n’a pas de réponse sur Couchsurfing, alors
nous allons un peu à l’aveugle, juste un possible contact à une trentaine de kilomètre
au sud de Porto. Sans avoir vraiment de confirmation, et sans grande motivation
nous nous dirigeons vers cette petite ville. N’ayant internet qu’avec le Wi-Fi
gratuit, nous ne sommes sûr de rien. En arrivant à S. Jao de Madeira, nous cherchons
un bar avec une connexion. Trouvé ! Puis nous attendons des nouvelles qui
viennent heureusement. Ricardo est un artiste peintre, qui a un atelier dans
cette ville et qui travaille comme enseignant d’art graphique à l’université de
Porto. Il nous fait visiter son atelier, qui est une ancienne fabrique de chaussure.
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L'atelier de Ricardo, il ne manque pas de place. |
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Il n'occupe qu'une partie de ce grand ensemble. Un autre artiste occupe l'autre partie. |
En fait il se trouve que la
ville regorge d’usines. Son atelier est immense. Nous partageons nos
impressions sur le Portugal, cela le gêne. Il nous propose d’aller dans un
resto au bord de la mer qui a des spécialités de fruits de mer. Parfait. On
nous sert un grand plat avec crevette, crabe, riz. Très bien, bien assaisonné.
Un premier plus pour ce pays. Merci Ricardo.
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Hum, délicieux. nous ne voyons pas car il fait nuit, mais le restaurant donne sur l'océan. |
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C'est une portion pour deux, mais même à trois nous n'en viendrons pas à bout. |
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Dans la salle où nous sommes, nous ne risquons pas de manquer de bière !! |
Nous dormons sur un terrain à côté
de l’atelier son atelier.
En fait dans le même endroit il y a une usine de
fabrication de crayon. Dans la matinée Bassem va se renseigner sur une possible
visite. Normalement il faut réserver une semaine à l’avance, mais ils vont voir
si c’est possible. Bingo, c’est possible, nous voilà à faire un voyage dans le
temps.
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Voici l'accueil où commence notre voyage dans le temps. |
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Dehors, ont été mis en valeur, des anciennes publicités. |
La dernière usine sur la péninsule ibérique à fabriquer des crayons,
crayons de couleurs, crayons gris. C’est incroyable, le guide parle un très bon
anglais, il est étonné que 2 voyageurs se soit « perdus » dans cette
petite ville un lundi matin pour visiter une usine. Il nous guide avec passion
et conviction. Afin de rester compétitifs, ils doivent réinventer, non pas le
produit, mais tout ce qui l’entoure, packaging, publicité.
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Tous les murs sont couverts de graphite. Toutes les machines fonctionnent |
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En couleur ça rend un peu différent. |
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Au deuxième plan, notre guide expliquant à Bassem les différents développement de la marque. |
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Nous suivons tout le processus de la fabrication. |
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Les chaines où les crayons prennent la couleur de la mine. Pas moins de 6 passages sont nécessaires. |
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Les nouveaux produit de la marque |
Le produit et le
savoir-faire sont les même, du graphite et du bois pour faire un simple crayon.
Alors ils s’entourent d’autres compétences pour faire de nouvelles
propositions, comme des morceaux de graphites bruts pour les artistes, des
crayons publicitaires. L’entreprise est en partenariat avec des artistes comme
Ricardo, qui testent les nouveaux produits, font des critiques. C’est dans cette
dynamique que certains artistes comme lui sont hébergé dans les bâtiments de
l’usine. En fait toute la ville s’est mobilisée pour mettre en valeur tout ce
savoir-faire, crayons, chapeaux, chaussures, …
Après la visite, on nous propose une autre usine, celle des
chapeaux feutrés, une des spécialités de la ville. Le voyage dans le temps se
fait un peu moins, par contre nous sommes impressionnés par la main d’œuvre
nécessaire et du travail pour obtenir des chapeaux en feutrine. Ils sont
fournisseurs pour de grandes marques, de renommée mondiale. Ils ne font pas la finition, mais livrent les
chapeau avant la touche finale par les client ( Louis Vitton, Borsalino, …) Pas
de photos, secret d’entreprise oblige.
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Dans le "coffre fort" de l'usine, nous pouvons essayer quelques chapeaux, ici, celui de la police londonienne pour la circulation |
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Ici le chapeau des portugais qui dressent les chevaux. Il ne manque plus que le cheval ... |
Après ces deux visites fortes intéressantes, nous prenons la
route vers le sud en longeant la côte au maximum, les routes sont désastreuses
avec des nids de poules incroyables. Nous loupons le coucher de soleil sur la
mer et nous finissons par nous arrêter juste avant la ville de Figuera da Foz
juste en face de la mer.
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Voici la seule photo de l'endroit où nous avons passsé la nuit dans cette petite ville. |
La suite de nos aventures dans la partie nord du Portugal
avec la ville de Coimbra, son université et Lisbonne avec nos amis, dans le
prochain article.
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